Le mois de Juillet à Londres, quelle merveille ! Je n'ai jamais vu autant de pluie de toute ma vie... au moins le jardin est vert !
Entre le fils, le mari et moi-même, nous avons bien enchainé les microbes et petites maladies pas graves mais très chiantes : sinusite, gastro, angine blanche, grippe, angine rouge, otites... rien que ça ! What a joy.
L'avantage c'est que ça nous a donné l'occasion de tester (ou re-tester) les médecins anglais du secteur public... et de pouvoir les comparer avec nos bons vieux médecins français.
Autant dire qu'on ne pourrait pas trouver plus différent dans l'approche et dans les moyens utilisés pour la guérison.
Bon, ok, c'est le secteur public, donc tout est gratuit, y compris les médicaments, rien besoin de payer à la source = gros avantage.
Le problème est que nous sommes habitués, nous expats francais, à des consultations ultra-detaillées (vive la Sécu!), à un service personnalisé avec toujours le même médecin, et un diagnostic précis avec moultes conseils pour le rétablissement et surtout une liste de médocs, équivalente à la liste des cadeaux de Noël de nos enfants.
Scary ? Oui, mais rassurant en même temps, on se sent totalement en securité, dès qu'on nous donne des anti-inflammatoires, suppos et antibios... c'est culturel, on ne peut rien y faire.
Les anglais, à l'opposé, sont beaucoup plus pragmatiques, légers dans leur approche, et 'nature'.
ex: pour mon angine: on m'a oscultée en tout et pour tout 20 secondes, et de loin (ils ne sont pas très confortables à 'tâter' leurs patients), et la conclusion immédiate a été:
'Ah ca c'est un virus, donc y a rien à faire'. Hum, un peu sceptique...
'C'est à dire heu je fais quoi au niveau de la douleur ?'
'Ben rien, ca va passer tout seul... enfin si, vous pouvez faire des bains de bouche à base d'aspirine...'
'Ah d'accord'.
3j plus tard, j'emmène mon fils voir la pédiatre du centre de médecins français (pas le même coût certes!) et là, un autre monde: elle le déshabille, l'osculte de haut en bas pendant un bon 20mn, avec beaucoup d'attention et de tact, le mesure, le pèse (oui ici, personne ne suit la courbe de croissance des enfants!!!), lui fait faire quelques tests, et notamment le test magique par la salive, pour savoir si c'est un virus ou pas.
En l'occurrence, ce n'est pas un virus (comme me l'avant gentiment affirmé mon médecin de la NHS), mais une bactérie, donc antibios et anti-inflammatoires exigés. OUF! me voila rassurée...
Plus une tripotée de conseils pour qu'il dorme bien la nuit, pour faire baisser la fièvre, etc... que c'est agréable.
Mais en prenant du recul, je me demande ou est la normalité dans tout ça ?
Est-ce nous, les psychopathes des médicaments, depuis notre plus jeune âge ? Ou est-ce les British, qui voient les choses plus naturellement 'un microbe ne reste jamais longtemps'...?
Est-ce le prix à payer en ne payant pas le prix ?
Statistiquement, il n'y a pourtant pas plus de maladies ou de morts ici en Angleterre... Je dirais même que les anglais ont un système immunitaire beaucoup plus résistant; il suffit de faire un tour à Picadilly Circus un samedi soir au mois de Janvier... les filles sont tout simplement nues, et n'ont JAMAIS froid !
Est-ce l'effet psychologique, rassurant de notre approche à la médecine qui marche ? Ou est-ce vraiment efficace de prendre tous ces médocs ? Que se passerait-il si on laissait faire la nature ? Est-ce qu'on guérirait moins vite ? Ou pas dutout ?
Difficile à savoir, surtout quand c'est ancré dans nos gênes... on n'a pas forcément envie de tester d'autres approches, surtout pour nos enfants.
Mon accouchement, dans ce sens, a été très long et laborieux, mais au moins j'ai évité la césarienne... cela dit, le risque pris était, je pense, énorme pour le bébé et pour moi. Donc au final, je reste sceptique et pense que 'trop de naturel tue le naturel', même si je reconnais qu'en France c'est aussi extrême à l'opposé, on en fait un peu trop.
Enfin, après + de 8 ans dans ce pays, cela m'épate encore, à chaque fois, et je crois que je suis trop française pour changer sur ce point !
Un peu de Doliprane pour le ptit-déj ?
...
...