Friday 22 July 2011

Sommes-nous (français) psychos des médocs ?

Le mois de Juillet à Londres, quelle merveille ! Je n'ai jamais vu autant de pluie de toute ma vie... au moins le jardin est vert !

Entre le fils, le mari et moi-même, nous avons bien enchainé les microbes et petites maladies pas graves mais très chiantes : sinusite, gastro, angine blanche, grippe, angine rouge, otites... rien que ça ! What a joy.

L'avantage c'est que ça nous a donné l'occasion de tester (ou re-tester) les médecins anglais du secteur public... et de pouvoir les comparer avec nos bons vieux médecins français.

Autant dire qu'on ne pourrait pas trouver plus différent dans l'approche et dans les moyens utilisés pour la guérison.

Bon, ok, c'est le secteur public, donc tout est gratuit, y compris les médicaments, rien besoin de payer à la source = gros avantage.

Le problème est que nous sommes habitués, nous expats francais, à des consultations ultra-detaillées (vive la Sécu!), à un service personnalisé avec toujours le même médecin, et un diagnostic précis avec moultes conseils pour le rétablissement et surtout une liste de médocs, équivalente à la liste des cadeaux de Noël de nos enfants.

Scary ? Oui, mais rassurant en même temps, on se sent totalement en securité, dès qu'on nous donne des anti-inflammatoires, suppos et antibios... c'est culturel, on ne peut rien y faire.

Les anglais, à l'opposé, sont beaucoup plus pragmatiques, légers dans leur approche, et 'nature'.
ex: pour mon angine: on m'a oscultée en tout et pour tout 20 secondes, et de loin (ils ne sont pas très confortables à 'tâter' leurs patients), et la conclusion immédiate a été:
'Ah ca c'est un virus, donc y a rien à faire'. Hum, un peu sceptique...
'C'est à dire heu je fais quoi au niveau de la douleur ?'
'Ben rien, ca va passer tout seul... enfin si, vous pouvez faire des bains de bouche à base d'aspirine...'
'Ah d'accord'.

3j plus tard, j'emmène mon fils voir la pédiatre du centre de médecins français (pas le même coût certes!) et là, un autre monde: elle le déshabille, l'osculte de haut en bas pendant un bon 20mn, avec beaucoup d'attention et de tact, le mesure, le pèse (oui ici, personne ne suit la courbe de croissance des enfants!!!), lui fait faire quelques tests, et notamment le test magique par la salive, pour savoir si c'est un virus ou pas.

En l'occurrence, ce n'est pas un virus (comme me l'avant gentiment affirmé mon médecin de la NHS), mais une bactérie, donc antibios et anti-inflammatoires exigés. OUF! me voila rassurée...

Plus une tripotée de conseils pour qu'il dorme bien la nuit, pour faire baisser la fièvre, etc... que c'est agréable.

Mais en prenant du recul, je me demande ou est la normalité dans tout ça ?
Est-ce nous, les psychopathes des médicaments, depuis notre plus jeune âge ? Ou est-ce les British, qui voient les choses plus naturellement 'un microbe ne reste jamais longtemps'...?
Est-ce le prix à payer en ne payant pas le prix ?

Statistiquement, il n'y a pourtant pas plus de maladies ou de morts ici en Angleterre... Je dirais même que les anglais ont un système immunitaire beaucoup plus résistant; il suffit de faire un tour à Picadilly Circus un samedi soir au mois de Janvier... les filles sont tout simplement nues, et n'ont JAMAIS froid !

Est-ce l'effet psychologique, rassurant de notre approche à la médecine qui marche ? Ou est-ce vraiment efficace de prendre tous ces médocs ? Que se passerait-il si on laissait faire la nature ? Est-ce qu'on guérirait moins vite ? Ou pas dutout ?

Difficile à savoir, surtout quand c'est ancré dans nos gênes... on n'a pas forcément envie de tester d'autres approches, surtout pour nos enfants.

Mon accouchement, dans ce sens, a été très long et laborieux, mais au moins j'ai évité la césarienne... cela dit, le risque pris était, je pense, énorme pour le bébé et pour moi. Donc au final, je reste sceptique et pense que 'trop de naturel tue le naturel', même si je reconnais qu'en France c'est aussi extrême à l'opposé, on en fait un peu trop.

Enfin, après + de 8 ans dans ce pays, cela m'épate encore, à chaque fois, et je crois que je suis trop française pour changer sur ce point !

Un peu de Doliprane pour le ptit-déj ?

...

Tuesday 12 July 2011

La Famille ou " l'harmonie chaotique "

Après un grand week-end familial, autour d'un mariage somptueux, je me pose quelque questions sur la famille, ou plus précisement, les relations familiales quand on a sa propre famille, ou la complexitude d'exister dans 2 mondes différents.

Ce n'est pas vraiment facile à gérer; mon mari me dit que lorsque je suis dans ma famille, je suis complétement différente, et je le crois.

A la fois très heureuse et assez stressée, tout me revient d'un coup = mes relations frère-soeur, mélange de vannes piquantes, rigolades et engueulades; les relations entre mes parents, qui m'impressionnent après plus de 35 ans de mariage, et les relations très différentes entre chaque individu.

Ce qui est le plus étrange, c'est le changement de comportement des uns et autres, au contact de certains membres de la famille.

On peut passer une soirée exquise avec eux, et d'un coup, sans raison particulière le lendemain, se retrouver face à un mur; ce qui est assez déstabilisant. Et on réagit comme si on avait 15 ans, en boudant ou en s'énervant, ce qui n'est pas très constructif dans les deux cas.

Une sensibilité exacerbée, une susceptibilité à gérer et des caractères si opposés, qu'on se demande bien parfois comment on peut avoir le même sang !

Et surtout la donne n'est pas la même en fonction de qui est avec qui: par exemple, si on se retrouve juste avec ses parents, c'est plus relax, mais si c'est les parents + frère/soeur, cela réveille d'un coup de vieux démons, des tensions et autres jalousies, et vice versa.

En fait, je pense surtout que quand on habite loin, on change tous, chacun dans son propre environnement, et dès qu'on rentre dans ses terres natales, on redevient comme avant, ou en tout cas les autres vous voient toujours de la même façon.

Le fait d'avoir sa propre famille influe aussi sur les changements, car dès que l'on a des enfants, ça devient notre priorité absolue, on est moins disponible pour parler à chacun car on doit s'occuper avant tout de notre progéniture; ce que certains - jeunes ou plus ages, ne comprennent pas forcément.

La question que je me pose c'est de savoir si l'on change à cause du temps qui passe et des vies séparées que l'on mène ou est ce à cause de notre nouvelle situation et notre nouvelle famille ?

C'est parfois difficile d'accepter que notre famille principale aujourd'hui est notre mari et nos enfants, ce qui veut dire que la famille initiale passe forcément au 2nd plan, qu'on le veuille ou non.

Bizarrement, j'ai une bien meilleure relation avec mes proches aujourd'hui à distance: par email ou téléphone, j'arrive à mieux parler, plus librement, sans tabou et sans appréhension.

Est ce le passé et le passif, toute cette histoire qu'il y a entre nous, ces habitudes, ces petites piques qui évoquent bien des souvenirs?
Est ce le fait que l'on s'aime énormément, et que tout devient très sensible quand il y a trop de sentiments?
Ou qu'on a trop d'attente avant ces rencontres et qu'après on se rend compte que d'autres facteurs rentrent en jeu, qui fait que ça ne peut pas être parfait (enfants, fatigue, etc)?

Pourquoi n'arrivons-nous pas à passer au-dessus de ces petits détails afin de profiter de l'instant présent (souvent court), sans accrochage ?

Il y aussi les éléments extérieurs qui entrent en jeu et déstabilisent souvent 'l'équilibre' familial; on sent le besoin de se justifier plus, de les protéger et de les faire accepter, car ils sont notre choix à nous.
Et cela prend parfois du temps et de la patience, dans les 2 sens...

Voir nos parents vieillir c'est enfin quelque chose de difficile et il y a un âge où on passe un cap important qui est que les tendances s'inversent: on devient plus inquiet pour eux que eux le sont pour nous, on essaie de prendre soin d'eux, de les conseiller, car on est mâtures nous aussi (ou censés l'être...), on est devenus adultes.

Et on culpabilise d'être loin et de ne pas pouvoir leur apporter tout le temps et toute l'attention que eux nous ont porté petit.

Je sais que c'est naturel et c'est le cycle de la vie, mais le fait de le vivre est parfois étrange et donne un sentiment d'impuissance voire de frustration.

Ce qui est sûr pour moi, c'est que la famille c'est sacré, et quelques soient les problèmes rencontrés: rancoeurs, jalousies, mauvaise compréhension ou communication, elle est ancrée à jamais dans nos gênes et dans notre vie quotidienne. C'est un soutien unique et très rassurant, et il faut faire avec les caractères de chacun et se dire que c'est ça aussi qui apporte toute la richesse d'une grande famille, de ses pièces rapportées et de ses nouveaux arrivants.

L'HARMONIE CHAOTIQUE est le meilleur terme que j ai trouvé pour décrire les relations familiales.

L'essentiel c'est le fond, et celui là il est solide !

Friday 8 July 2011

Métro, boulot... gastro

Petite question bête : comment fait-on quand on est malade comme un chien, que son mari est à l'étranger et ses parents à 10,000 bornes, pour gérer, non seulement vous-même mais en plus votre petit monstre ?

Et oui c'est le genre de question idiote à laquelle on ne pense pas vraiment jusqu'au jour où ça nous tombe dessus !

Et là, bon courage... Ca commence 'gentiment' vers 20h avec un sale mal de ventre qui se transforme rapidement en 'rejet de l'estomac' à partir de 21h et non-stop jusqu'à 7h du mat... de quoi regretter amèrement ma crise sinusienne des jours précédents, qui n'était rien en comparaison à cette nuit d'enfer.

Vent de panique - non pas pour moi, même si c'est pas le truc le plus agréable de la terre - mais pour mon fils : qui va s'occuper de lui s'il se réveille cette nuit ? Et demain matin ?

Mes 0.5 de tension ne me permettant même pas d'atteindre la salle de bain, je me vois mal gérer la bête seule...

Réfléchissons - entre 2 tours de cuvette - aux différentes options:
1/ j'exige que mon mari rentre en urgence, mais plus d'eurostar après 21h, zut
2/ je tente l'aventure en free-style et verrai bien comment ça se passe, mais trop stressant
3/ j'appelle une copine célibataire, mais elles habitent toutes très loin et en plus c'est pas très sympa comme cadeau, c'est pas ça qui va les motiver à avoir des enfants...
4/ j'appelle une copine maman du quartier, mais pourquoi serait-elle dispo? Elle a déjà ses propres monstres à gérer
5/ SOLUTION miracle qui me vient enfin à l'esprit: la BABY-SIT! bon ça ne va pas arranger mes fins de mois, mais je n'ai pas vraiment le choix... encore faut-il qu'elle soit dispo.

Au final, je remercie des amis du quartier qui m'ont gentiment 'prêtée' leur petite cousine présente tout le mois de juillet pour baby-sitter, et ben elle n'a pas été décue !

Heureusement, le dieux étaient de mon côté et le petit ne s'est pas réveillé de la nuit, et j'ai évité l'hosto (de justesse), OUF! Il y a une bonne étoile.

Enfin, bonne leçon de vie quand même = prévoyez toujours 2 ou 3 numéros d'urgence quand vous êtes seule, car tout peut arriver...

Sur ce, je vais me faire cuire un peu de riz, au moins ça me force à la diet !